vendredi 23 décembre 2011

CHAPITRE 1: A QUI LE TOUR ? A MOI !!

J – 88 avant mon envol…
Dans 3 mois je dis à Adieu à ma vie Lyonnaise, ses petits bouchons (de victuailles), ses gros bouchons (de voitures), sa pollution et sa grisaille, sa culture et sa gastronomie, son effervescence et son histoire, sa fête des lumières et sa cochonnaille.
Mais aussi à ma salle de sport, mes soirées filles hebdomadaires, mes journées shopping, mon écran plat, ma déco pop art, mon boulot, ma voiture de fonction, mon petit appart à côté de la tête d’or, mes brunch du dimanche, mon Rouchette-institut préféré, mes macarons adorés… waouh tout ça ?
C’est vrai que lorsque j’y pense trop, ça me fait froid dans dos, alors j’ai trouvé une technique infaillible : j’y pense pas !
Déjà plus de 4 ans que je sillonne les routes en tant que commerciale, chef de secteur, responsable de zone, attaché commerciale…
Bref, appelez ça comme vous voulez : celle qui sert la main à ses clients 15 fois par jour, mange au restau tous les midi, se ballade de partout avec son petit attaché caisse, fait claquer ses talons dans les rayons, communique par tous les moyens même aphone, vendrait son père et sa mère pour une TG en allée centrale, se lève aussi bien à 3H du mat’qu’à 8H, se fait envoyer chi..  par ses client, envoie chi… ses clients, arbore un sourire aussi bien sarcastique qu’hypocrite selon l’humeur, passe des heures au téléphone dans sa voiture, reçoit des flashs régulièrement dans sa boite au lettre, n’a plus qu’1 point sur son permis…
Bref, 4 ans de vie commerciale, trépidante et bien remplie.
Marre de tirer des palettes le matin, de me battre pour des facings, de me convaincre que la marque que je représente est meilleure que toutes les autres, de cracher sur la concurrence, de travailler pour des personnes aussi intéressée qu’inintéressantes, d’être un pion sur l’échiquier d’une force de vente jeune et désabusée, de contribuer à cette société capitaliste qui m’attire autant qu’elle me déplait.
Pourtant, je me dis paradoxalement que ce métier était fait pour moi : on parle beaucoup, on travaille peu (c’est une blague), on est libre de ses horaires, on n’a pas à supporter son chef tous les jours, on mange au restau tous les midi, on fait des rencontres, on rigole de nos déboires, on brasse des milliers d’euros, bref, on a un énorme sentiment de liberté tout en ayant des responsabilités et un rôle important à jouer… En un mot (ou 14) : l’archétype même de la business woman propulsée dans le monde de la grande distribution.
Puis un élan de lucidité me fait ensuite dire : et si ce métier tu l’avais plutôt choisi pour assouvir ta soif de communication, de curiosité, de relations humaines, cette envie profonde de rentrer en contact avec l’autre, l’inconnu, celui dont tout le monde à peur, mais que tu t’étais totalement plantée dans le fond, pas dans la forme ?
Bref, voilà comment, en quelques heures, on peut passer de buisines woman à globe trotteuse.
Ou comment on décide de donner un sens à sa vie.
Ajoutez à cela une bonne dose de folie, de dynamisme, de rêve, et un partenaire aussi essentiel qu’indispensable : son mari !
L’aventure est lancée, les dés sont jetés, je rêve devant mes guides de voyages m’imaginant flâner sur les plus belles plages, me faire masser à bali, manger de vrais sushis, gravir le mont Fuji, trekker dans la jungle malaise, monter à dos d’éléphant, manger des insectes grillés (oui je sais que vous aussi, ça vous fait rêver) dormir chez l’habitant… 
Je passe des heures sur les blogs de voyages à préparer le mien, je m’éprends d’une envie de liberté qui me donne des ailes, et « soudain j’imagine, une vie sans spleen,  est ce vraiment un crime, un bonheur irréel… un mélange idéal, infiniment subtil, m’envahit m’enflamme… »(merci  M d’avoir été l’Elixir de mes songes de voyageuse).
Reste le plus important : la concrétisation,  l’annonce aux proches d’un tel bouleversement dans nos vies, la réalisation de ce rêve, aussi passionnant que fou…

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